• L’Ecole Royale des Officiers de Gendarmerie (EROG)

    A l’instar des grandes écoles militaires, L’École Royale des Officiers de Gendarmerie (EROG) se veut une institution de formation de l’Enseignement militaire supérieur adapté non seulement aux missions dévolues à la Gendarmerie Royale mais également à l’environnement de cette Arme.
    Cet environnement impose aux cadres une perpétuelle remise en condition pour qu’ils soient constamment en phase avec l’évolution technologique et géopolitique qui caractérise le monde du 21ème siècle.

    L’Ecole Royale des Officiers de Gendarmerie (EROG)

    En somme, si l’appellation ‘‘EROG’’ est l’acronyme récent donné à l’infrastructure formant actuellement les officiers de la Gendarmerie Royale, l’enseignement procuré par cet établissement est loin d’être stéréotypé. A l’image des grandes écoles militaires, les programmes sont régulièrement mis à jour et recalés par rapport aux besoins en formation exigés par la situation du moment : le tout est question de façonner un profil d’officier gendarme apte à relever le défit du  21ème siècle.
    Aussi, à la veille du 21ème siècle, la formation des cadres de la Gendarmerie Royale a-t-elle connu un tournant, marqué essentiellement par la création à l’EROG de deux cours spécifiques à l’Arme : le cours des officiers supérieurs (COS) et celui des capitaines (CDC). Ces deux stages ouverts au sein de la Gendarmerie Royale depuis 1998 traduisent dans les faits, la volonté du Commandement d’insuffler un sang nouveau dans la formation continue des officiers. Ces cours viennent s’ajouter au cours d’application (CA) destiné aux jeunes lauréats de l’Académie Royale Militaire de Meknes qui existe depuis trois décennies.

    Cours des Officiers Supérieurs

    Le Cours des Officiers Supérieurs est destiné aux officiers de grades de commandants et lieutenants-colonels ayant exercé au sein des unités territoriales, en tant qu’adjoints aux commandants de régions ou au sein des services et des grandes formations de l’Arme.
    Ces officiers supérieurs - déjà détenteurs du diplôme du cours d’application (en tant que souslieutenants) et celui du cours des capitaines - séjournent à l’Ecole Royale des Officiers de Gendarmerie durant une année scolaire pendant laquelle ils sont préparés au commandement d’une Région, d’un groupement d’Escadrons mobiles et à l’exercice au sein de l’Etat-major commandement.
    Cette préparation se fait à travers une formation intégrée, privilégiant l’instruction générale, afin de créer chez le personnel formé l’ouverture d’esprit, condition sine qua none à une bonne appréhension et une analyse judicieuse des problèmes de l’heure, qu’ils soient d’ordre  économique, politique ou social. Ce cursus favorise également une meilleure communication avec les partenaires de la Gendarmerie Royale - tant au niveau national qu’international - par  l’introduction de matières ayant trait à l’enseignement juridique, géopolitique, linguistique et communicationnel.
    Ceci permet aussi bien le traitement que la gestion rationnelle des questions délicates, d’intérêts communs.
    Ce faisant, la formation professionnelle ne serait pas pour autant subsidiaire. Elle représente près de 30% du volume horaire global alloué à ce module. Elle reste donc bien entretenue pour mieux asseoir les connaissances en la matière, par un rappel du savoir déjà acquis et par l’introduction de nouvelles matières s’inscrivant dans le cadre des techniques récentes, indispensables pour le traitement des activités professionnelles, de plus en plus complexes.
    La formation militaire, quant à elle favorise l’appréhension de toutes les données tactiques par le renforcement des connaissances militaires grâce à un enseignement adéquat, dispensé par des officiers supérieurs en provenance des trois composantes des Forces Armées Royales : Terre, Air et mer.

    Cours des Capitaines

    Ce stage qui dure également une année scolaire est destiné aux officiers de grade de capitaine détenteurs du diplôme du cours d’application des officiers de la Gendarmerie Royale. Ceux-ci sont formés pour commander des compagnies territoriales importantes, pour remplir la fonction d’adjoint au commandant d’un groupement d’escadrons mobiles ou pour exercer au sein des Etats-Majors ou des services des grandes unités et formations.

    Les stagiaires sont reçus, à l’Ecole Royale des Officiers de Gendarmerie de Casablanca après une dizaine d’années d’exercice au sein des diverses unités de l’Arme. Ils sont donc supposés avoir acquis une expérience professionnelle non négligeable sur le terrain. Aussi, l’enseignement qui leur est dispensé met-il particulièrement l’accent sur la formation générale, pour les mettre à niveau dans ce domaine, en leur offrant l’opportunité d’acquérir une culture générale moderne et adaptée, sensée apporter un plus à leur action dans le cadre professionnel.
    En outre, du fait du temps écoulé entre la formation militaire subie à l’ARM et leur arrivée à l’EROG, les stagiaires se doivent de mettre à jour et revaloriser leurs connaissances militaires. Ceci se fait par le biais d’un enseignement favorisant la connaissance de toutes les Armes, les techniques d’Etat-Major, la standardisation des écrits et des approches dans la réflexion. En outre, le contact avec les enseignants militaires leur facilite, à l’issue du stage, une meilleure communication avec les personnels des FAR - au cours de l’exercice des diverses missions de police et de concours dans les unités territoriales ou en zones opérationnelles, dans le cadre de missions prévôtales.

    Cours d’application

    Ce cours qui fut créé en 1975 est destiné aux jeunes officiers - lauréats de l’Académie Royale Militaire de Méknes - affectés à la Gendarmerie Royale, à l’issue d’une formation interarmes de quatre ans. Ils sont tous diplômés d’Etudes Universitaires Militaires (options : sciences techniques,  sciences juridiques ou langues et littératures).
    Le stage qui est organisé à l’Ecole Royale des Officiers de Gendarmerie de Casablanca (EROG) durant une année scolaire permet aux jeunes sous-lieutenants de bénéficier - avant d’exercer les responsabilités dévolues à leurs grades - d’une formation adéquate, spécifique à leur nouvelle Arme. Celle-ci concerne quatre volets principaux : professionnel, juridique, général et militaire.
    Le cours vise d’abord à former l’officier en tant que commandant d’unité appelé à gérer des  ressources humaines, financières et matérielles et, en tant qu’Officier de Police Judiciaire, à diriger et exécuter les diverses misions de police.
    Il offre également l’opportunité au stagiaire d’acquérir le savoir-faire nécessaire à la gestion de situations - particulières - liées au maintien de l’ordre, à l’assistance aux citoyens et à la protection de leurs biens ainsi qu’à la participation, le cas échéant, à la défense du territoire national.
    La formation générale qui représente 37% de la formation globale facilite l’ouverture d’esprit chez  les jeunes officiers, à travers les visites, les conférences et les séminaires. Elle suscite également  chez eux l’intérêt à suivre l’actualité et à l’analyser par le biais de la préparation des mémoires individuels et des exposés oraux et, du coup, ils améliorent leurs expressions orale et écrite. Pour cela, les stagiaires se basent sur la méthodologie enseignée et utilisent des instruments pédagogiques modernes. En outre, l’anglais et l’espagnol qui font partie de cette formation, leur permettent une meilleure ouverture sur leur environnement international.
    Enfin, le programme prévoit un module «formation militaire et sportive» complémentaire. Il concerne, essentiellement, la préparation aux missions de maintien de l’ordre et de défense par l’exécution régulière des tirs et la connaissance parfaite des divers armements en dotation dans la  G.R ainsi que les moyens de liaison. Le sport, qui figure également dans ce module, permet une  parfaite mise en condition collective et individuelle des stagiaIres.

    Préparation au cours d’Etat-Major

    Parallèlement à l’EROG, la Gendarmerie Royale forme certains de ses officiers au Collège Royal de l’Enseignement Militaire Supérieur (CREMS) qui est à vocation interarmes et interarmées. Cette  institution est ouverte aux officiers gendarmes remplissant les conditions de pré-requis, d’âge, d’ancienneté dans le grade et ayant satisfait au concours d’admission à cet établissement, soit pour être breveté de l’enseignement militaire supérieur en ce qui concerne les officiers supérieurs, soit pour être diplômé de l’Ecole d’Etat-major.
    Pour le cours relatif à ce dernier, chaque année, une dizaine de jeunes capitaines de l’Arme y est inscrite et suit régulièrement les cours par correspondance, évalués à travers cinq envois de travaux  à effectuer par les postulants avant leur présentation au concours d’admission. A la réception de chaque envoi, ils sont regroupés pendant quarante huit heures à l’EROG pour se consacrer à leurs travaux. Ce site étant choisi par le Commandement en raison de ses possibilités pédagogiques, favorisant la recherche, la discussion et le débat sur les différents thèmes traités.
    La préparation se fait d’une manière collégiale et se base sur la méthodologie pour les sujets de culture générale, d’histoire et de géographie. Si le fruit de la réflexion est globalement commun, la synthèse et la rédaction exigées suivant la méthode de composition, quant à elles, demeurent personnelles. Pour les travaux de topographie et de l’interarmes, une révision à titre de rappel et  éventuellement une comparaison des valeurs de calculs topographiques permettent aux candidats de confirmer leur résultat ou d’éclairer, à travers la discussion, les zones d’ombre chez certains d’entre eux.
    Pour les officiers instructeurs, cet encadrement constitue une obligation pour entretenir et actualiser leurs connaissances. Il s’agit là, également, d’une aubaine qui leur permettent d’appréhender le niveau de formation souhaité dans le Cours Etat-major et de l’accompagner en proposant des aménagements de programmes, visant à lever haut la barre de l’instruction des officiers au sein de la Gendarmerie Royale.

    Les stages pratiques

    et les visites Pour initier les stagiaires à l’exercice sur le terrain, les officiers des trois cours séjournent à la fin du stage dans les régions et dans les compagnies pendant deux semaines. Ce  séjour à pour objectif de préparer les officiers stagiaires à assurer les responsabilités relatives au commandement de diverses unités de l’Arme en les familiarisant avec les activités quotidiennes du commandant de région, de son adjoint et du commandant de compagnie.
    Durant leur séjour dans les unités, les officiers stagiaires sont appelés à sortir sur le terrain et à assister aux activités des unités territoriales lors des constatations d’accidents de la circulation, crimes, incendies ou tout autre événement digne d’intérêt. Ils sont également sensés accompagner les officiers responsables lors des inspections et des contrôles et pendant la mise en place de dispositifs particuliers (service d’ordre, maintien de l’ordre…).
    En plus des activités sur le terrain les stagiaires étudient en comité un thème spécifique à la circonscription (contrebande, immigration clandestine, déforestation…) affecté par le commandant de région, dans le but de lui proposer des solutions adéquates et d’enrichir le fond documentaire de l’EROG.
    Hormis les séjours pratiques dans les unités territoriales, les officiers du COS séjournent en zone  sud pendant une semaine et ceux du CDC dans les unités mobiles jusqu’à leur affectation définitive. En outre de nombreuses visites sont organisées, au profit des stagiaires aux services centraux et dans les diverses unités et formations de la Gendarmerie Royale ainsi que dans les institutions publiques (ministère de l’environnement, sûreté nationale, forces auxiliaires, protection civile…) et les entités économiques (SAMIR, ODEP… ) .

    Les contrôles continus et les examens de fin de stage

    Durant leur scolarité, les officiers sont soumis à des évaluations continues visant à prendre en permanence le pouls de la qualité de l’enseignement dispensé. Ces évaluations permettent également de tester le niveau des connaissances acquises par les stagiaires qui sont jugés aussi en fonction de leur assiduité et apport personnel dans les travaux collectifs.
    A la fin de l’année scolaire, les stagiaires des trois cours subissent un examen de fin de stage organisé à l’EROG.
    Cet examen est supervisé par une commission désignée par le général de Corps d’Armée Commandant la Gendarmerie Royale et présidée par un officier général. Elle dispose d’un secrétariat et élabore, in situ, la totalité des thèmes et des questionnaires présentés à l’examen.
    La commission qui est composée d’officiers de la GR, des FAR et de professeurs universitaires civils constitue, à la fin des épreuves écrites, trois jurys qui ont pour rôle d’évaluer la qualité des mémoires individuels soutenus par les trois catégories d’officiers stagiaires. Ces derniers doivent user, obligatoirement, de l’outil informatique lors de leur soutenance.

    Le corps enseignant

    En vue de dispenser une formation pluridisciplinaire qui pourrait conférer aux officiers stagiaires l’aptitude à exercer les missions de police judiciaire, administrative et militaire, la Gendarmerie Royale fait appel à deux grandes familles d’intervenants :Internes et externes à l’Arme.
    Les intervenants internes sont soit des militaires de la gendarmerie soit du personnel civil relevant de l’Administration de la Défense Nationale. Ils sont mis momentanément à la disposition de l’EROG pour dispenser, en fonction de leur profil, les disciplines les concernant, prévues aux programmes de formation.
    Ainsi, agissent au profit de la formation des officiers stagiaires, des Chefs de Services Centraux, des Commandants de Région, des Adjoints au Commandant de Région, des officiers Commandant de Compagnie, des officiers de l’EROG, des Officiers médecins, vétérinaires, des Docteurs en chimie, biologies ainsi que des ingénieurs en informatique et télécommunication.
    Pour le personnel militaire, s’il n’est pas breveté de l’enseignement militaire supérieur, il reste diplômé du Cours Etat Major ou lauréat de l’EROG.
    De plus, l’établissement mobilise à titre de vacataires des professeurs de l’enseignement supérieur, des professeurs habilités et des professeurs assistants qui y dispensent des cours de Droit, de criminologie, de psychosociologie ou de communication.
    Par ailleurs, dans le cadre du soutien pédagogique fourni par l’Etat-major Général des Forces Armées Royales, les trois composantes Terre, Air et Mer contribuent à la formation interarmes et interarmées des officiers de la gendarmerie à travers des modules de cours, conférences ou visites de grandes unités.
    A la lumière des profils mobilisés pour former les officiers gendarmes à l’EROG, le potentiel très cosmopolite mais exclusivement national, composant le corps enseignant à cette institution, ne peut que répondre positivement aux exigences de la polyvalence requise par le métier du gendarme. La gestion et la planification des calendriers de leurs interventions demeurent cependant tributaires de la maîtrise d’un algorithme complexe que seul la volonté, la maîtrise de soi et le sacrifice aident à bien rythmer son horloge.

    Coopération internationale

    L’Ecole Royale des Officiers de Gendarmerie (EROG)

    Dans le cadre de la coopération internationale, l’Ecole Royale des Officiers de Gendarmerie reçoit annuellement des stagiaires originaires de pays amis essentiellement Africains. La majorité d’entre eux suivent le cours d’application réservé aux jeunes sous-lieutenants et ce, depuis sa création en 1975.
    Il s’agit d’officiers ressortissants des Pays ci-après :
    - le Sénégal,
    - la Mauritanie,
    - le Mali,
    - le Niger,
    - le Bénin,
    - le Burkina,
    - le Gabon,
    - les Iles Comores,
    - la Gambie,
    - la Côte d’Ivoire,
    - La Guinée Equatoriale.
    - Djibouti
    - Le Cameroun
    En outre, le cours des Officiers supérieurs (COS) et celui des capitaines (CDC) se sont enrichis depuis l’année scolaire 2002-2003 d’officiers stagiaires africains.
    L’EROG a également reçu en 2001, trois Carabiniers italiens qui ont subi une formation sur la civilisation arabo-musulmane. Ces stagiaires ont, également, été initiés à parler, à lire et à écrire la langue arabe.
    Par ailleurs plusieurs visites ont été effectuées à l’EROG par les stagiaires et les officiers d’encadrement d’autres institutions étrangères analogues ou des personnalités militaires.

    Un livre d’or, témoignant de ces passages prestigieux, est jalousement conservé par la formation.
    Les stages organisés par la Gendarmerie Royale, illustrent à plus d’un titre, la résolution de son Commandement à anticiper les évènements de ce siècle en préparant les aptitudes et les profils à même de relever ses défis conformément aux Hautes Directives du Chef Suprême et Chef d’Etat-Major Général des Forces Armées Royales.

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