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Sport et entrainement physique dans la formation des futurs Gendarmes 2
Endurance physique, goût du risque et combativité sans cesse accrue, constituent autant de qualités particulièrement recherchées chez tout gendarme de carrière. A ce titre, l'éducation physique militaire et le sport revêtent une importance dans la formation du futur gendarme.
Footing, musculation, parcours d'obstacles, combat rapproché, taekwondo, sport collectif, représentent l'éventail global visant un meilleur épanouissement physique et moral chez le gendarme de demain.LES TECHNIQUES D’ENTRAÎNEMENT PHYSIQUE
La connaissance de ces techniques permet de conduire un entraînement physique rationnel et de varier les séances conduites par les moniteurs de sport, permettant ainsi de maintenir à un haut niveau l'intérêt porté par tous les participants aux séances d'entraînement.
Une organisation rationnelle de la pratique s'appuie sur des programmes d'activités physiques militaires et sportives établis en collaboration étroite avec les spécialistes du sport et en liaison avec les médecins.
Cette programmation doit permettre d'atteindre les objectifs fixés préalablement dans les plans et directives du commandement.
Véritables plans d'entraînement, les programmes d’instruction pour chaque année scolaire mettent en oeuvre des activités sportives attrayantes qui favorisent l'assiduité, l'émulation et l'adhésion du personnel. Outre les disciplines socles qu'il convient de préserver (course à pied, musculation,…), les sport de combat ou présentant un intérêt direct pour la capacité opérationnelle (course d'orientation, parcours d'obstacles) sont privilégiés et développés, notamment en recourant à des formules attrayantes et innovantes. La pratique des sports collectifs et d'équipe est poursuivie car elle constitue un excellent moyen de cohésion et d'échanges.Le parcours d’obstacles
L'apprentissage des techniques du parcours d’obstacles est entrepris dès le début de la formation en s’initiant, sans idée de compétition, à des franchissements faciles des différents obstacles.
Chaque séance de parcours est précédée d'un échauffement complet des élèves gendarmes participant à la séance et d'une description/reconnaissance des obstacles à franchir.
Les techniques de franchissement utilitaires classiques de chaque obstacle sont décrites avec démonstration par les moniteurs de sport. Il en est de même de la description sommaire d'un procédé de franchissement de compétition considéré comme plus performant. Après étude, toute technique de franchissement doit être exécutée jusqu'au passage de l’obstacle, cette technique étant adaptée convenablement aux capacités physiques individuelles. Les techniques de franchissement étudiées n’ont pas de caractère exhaustif et ne remplacent pas d’autres techniques qui pourraient exister.La course d’orientation
La course d'orientation est une épreuve qui se déroule en pleine nature sous forme d'une course contre la montre, de balise en balise, jusqu'au bouclage du circuit, nécessitant l’exploitation de la carte, l'étude du terrain et l'orientation à l'aide de la boussole. La course d'orientation vise à développer simultanément l'endurance et le sens de l'orientation.
Cette activité, à la fois intellectuelle et sportive, vise à atteindre une bonne préparation des équipes sur le plan sportif, physique, moral et pédagogique, en vue d'une éventuelle participation aux championnats régionaux et nationaux.
Le travail préparatoire pour la course d’orientation permet d'acquérir les techniques topographiques et d'orientation; la connaissance des techniques et du règlement particulier de la course d'orientation et une bonne condition physique. L'entraînement peut alors consister en une suite de courses d'orientation de difficulté et de longueur croissantes.
Bien que la course d'orientation ne figure pas aux épreuves des examens, les élèves gendarmes doivent être aptes à participer individuellement à une course d'orientation,Le combat rapproché
Prolongement normal de l’entraînement physique, l’instruction du combat rapproché développe la confiance en soi et la combativité. Elle fournit au gendarme un ensemble de techniques susceptibles d'accroître sa capacité d'action.
Quel que soit le type de son intervention, dans l'ultime phase d'une action et après avoir épuisé les autres possibilités ou pour bénéficier de l’effet de surprise, le gendarme peut être contraint au combat corps à corps.
L’instruction du combat rapproché a pour but de préparer, physiquement, techniquement et psychologiquement, le personnel de l’arme à ce type d'action.
Complétant la formation physique et technique de l’élève gendarme, elle contribue à :
améliorer sa condition physique (endurance et coordination) ;
éduquer son caractère (concentration, maîtrise de soi, volonté et confiance en soi); accroître ses capacités professionnelles (acquisition de techniques simples de combat) ;
développer sa combativité et son ardeur.
L’esprit du combat rapproché se caractérise essentiellement par l’efficacité et la rusticité.
L’efficacité, inhérente à tout sport de combat, doit conduire à la victoire. Mieux vaut vaincre simplement que perdre avec panache. La rusticité permet un endurcissement du corps et de l'esprit, une utilisation rationnelle de l’environnement naturel et une meilleure adaptation à la vie en campagne.
L'efficacité de l'instruction du combat corps à corps repose sur l'apprentissage de techniques simples, facilement assimilables et susceptibles, au prix d'un entraînement long et répétitif de créer des automatismes et des réactions réflexes.
Le programme de base du combat rapproché comporte l'étude des exercices préparatoires et des techniques élémentaires. Mouvements de base qui doivent permettre de s'adapter aux circonstances, à la situation du terrain, les exercices préparatoires sont enseignés dans les premières leçons, puis répétés automatiquement au cours de chaque séance. Ils comprennent la garde, les déplacements, les chutes et les roulades. Les techniques élémentaires sont des techniques de combat sans arme. Ils comportent la connaissance des points sensibles, les coups d’attaques et les prises.Taekwondo
L'enseignement de la défense personnelle est souvent basé sur des arts martiaux comme le karaté, l'aïkido ou le judo. Le terme défense personnelle, ou le terme anglais self-defense, désigne l'ensemble des techniques de combat pour faire face à une attaque lorsque l'on est désarmé. Dans la défense personnelle, le but est de faire cesser l'attaque avant d'être maîtrisé, blessé ou même tué, le plus rapidement possible.
Le Taekwondo ayant été créé pour être une arme de défense à son origine, il serait aisé de comprendre sa programmation comme activité d’entraînement physique et sportive au profit de l’élève gendarme.
Le taekwondo est un art martial externe d'origine sud-coréenne. Il a pour but de développer et de perfectionner, par une discipline rigoureuse, toutes les facultés spirituelles et physiques du pratiquant.
Il développe la souplesse, la rapidité, la précision mais forge aussi un esprit serein. Développé par une pratique régulière, constante et motivée, il apporte une confiance en soi et permet de canaliser son énergie afin d'obtenir une force mentale en plus d'un bon équilibre psychologique.
Le Taekwondo est principalement basé sur un emploi intensif des jambes que complète l’action des poings. Les principales formes de défense et d’attaques ont été codifiées sous la forme d’enchaînement traditionnels qu’il est possible de pratiquer seul ou dans des applications codifiées ou libres avec un partenaire. C’est aussi une exhibition esthétique de l’art martial dans une tradition honorable.
L’enseignement du Taekwondo ne se limitent pas à l'apprentissage des techniques de combat, mais concernent aussi la gestion des situations tendues — éviter l'affrontement par le comportement et la parole — et l'aspect juridique (légitime défense). Il faut souligner que d'un point de vue légal, la réponse doit être proportionnée à l'attaque, et que l'on ne peut être considéré en légitime défense que si l'on est attaqué en premier.Test de Cooper
Le test de Cooper, qui porte le nom de son auteur, est une épreuve d’évaluation et d’orientation de l’aptitude physique pouvant être liée à une évaluation sur le terrain d’un niveau d’endurance. Il explore plus particulièrement le paramètre physiologique de consommation d’oxygène.
Il s’agit d’un effort physique réalisé sur le terrain, en demandant au pratiquant d’aller le plus loin possible en puisant sur ses réserves. Le sportif ne doit jamais se forcer au delà du raisonnable et surtout arrêter le test de Cooper s’il ressent une douleur anormale dans la poitrine, un essoufflement anormal, voire l’apparition de signes physiques inhabituels.
La recrue, en tenue adaptée, devra courir sur un terrain plat, sur une piste d’un stade d’athlétisme ou autour d’un stade de football, la plus grande distance possible en 12 minutes, sans jamais dépasser les valeurs de sa fréquence cardiaque maximum théorique. Ce test de 12 minutes ne doit pas être terminé par un sprint en fin d’effort.
On peut retenir uniquement la valeur de distance qui à ce moment sera rattachée à une forme définie de «très médiocre » à « excellente ». Il faut être prudent sur cette évaluation. Les conditions techniques de course, les conditions climatiques et les conditions du sujet, peuvent modifier de façon significative le résultat du Test de Cooper.CONCLUSION
Une activité physique et sportive mobilise toujours chez ceux qui la pratiquent les ressources nécessaires à sa réalisation. En d'autres termes, qu'elle soit considérée comme un but en elle même ou comme un moyen éducatif, une activité sportive développe des potentialités spécifiques correspondant aux exigences de sa pratique.
Cette observation est d'ailleurs à la base de la plupart des recherches actuelles, menées aussi bien dans le monde du sport que dans le secteur de l'éducation physique et sportive qui cherche à définir la logique interne des différentes disciplines afin d'en préciser les avantages et les limites éducatives.
L'entraînement physique militaire n'échappe pas à la règle. C’est l'une des activités qui réclament une vigilance particulière. Sa diversité, son morcellement en disciplines multiples, son niveau d'exigence particulièrement élevé tant dans le domaine énergétique que dans celui de la maîtrise technique, en font un outil à spectre large, d'une grande efficacité mais aussi d'une certaine complexité, qu'il convient d'utiliser en toute connaissance de cause.
L'entraînement physique militaire et sportif est un corollaire majeur de la mise en condition physique et mentale des gendarmes. Il contribue de façon déterminante à l'amélioration et au maintien de la capacité opérationnelle des unités. Il fait partie intégrante de la formation militaire générale, participe à l'aguerrissement et favorise l'épanouissement individuel et l'esprit d'équipe. En outre, il constitue un excellent outil au service du lien entre les personnels et véhicule une image dynamique favorable au recrutement.« Sport et entrainement physique dans la formation des futurs Gendarmes 1L’Ecole Royale des Officiers de Gendarmerie (EROG) »