• La Garde Nationale Républicaine portugaise

     

    La Garde Nationale Républicaine portugaise

    La République du Portugal, Etat situé sur la façade atlantique de la Péninsule Ibérique, au sud-ouest de l’Europe, est d’une superficie totale de 92.347 km2. Avec Lisbonne comme capitale   et un régime politique républicain constitutionnel, le pays  comporte vingt divisions administratives pour une population estimée à près de 11.000.000 d’habitants et une densité avoisinant les 110 habitants au km2.
    L’urbanisation est de l’ordre de 77% et le taux d'alphabétisation s’élève à 99,5 %. La langue  officielle est le portugais et la religion principale, le catholicisme. Du point de vue économique,  l’unité monétaire est l’euro et le produit intérieur brut s’élève à 114.716 millions de $.

    Ces données, quoique éparses et sommaires, permettent toutefois de servir de repères géopolitiques et économiques à même de mieux appréhender la diversité des missions dévolues à la Garde Nationale Républicaine portugaise.
    L’histoire et les traditions de la Garde Nationale Républicaine portugaise remontent au 10 décembre 1801, date de création de la Garde Royale de la police, première force de police à statut militaire au Portugal. Le décret-loi n°231 du 26 juin 1993, qui approuve la loi organique sur la Garde Nationale Républicaine, définit cette dernière comme « une force de sécurité constituée de militaires organisés en un corps de troupes spécial ». Ce texte établit les missions de la Garde Nationale Républicaine (GNR), les principaux droits et devoirs de ses membres, ainsi que  l'organisation du corps. En outre, le décret-loi n°265 du 31 juillet 1993 approuve le statut des militaires de la Garde Nationale Républicaine, et détermine les différents éléments de leur statut administratif et syndical.
    La Garde Nationale Républicaine dépend du ministre de l’Intérieur en ce qui concerne le recrutement, l’administration, la discipline et l’exécution du service découlant de sa mission  générale. Elle relève également du ministre de la Défense s’agissant de la doctrine militaire, de l’armement et de l’équipement. Ses forces peuvent, en temps de guerre ou dans des situations de  crise, être placées sous les ordres du chef d’Etatmajor général des Forces Armées.
    C’est en mai 1996, à Paris, que la Garde Nationale Républicaine a rejoint la F.I.E.P., association des forces de sécurité à statut militaire, composée à l’époque de la Gendarmerie Nationale française, des Carabiniers italiens et de la Guardia Civile espagnole. Depuis cette adhésion, qui a été scellée définitivement par la signature d'une déclaration commune, la Garde Nationale Républicaine portugaise ne cesse de jouer un grand rôle pour la promotion des échanges et la collaboration entre les forces de gendarmerie constituant cette association.
    Afin d’apprécier cette dynamique gendarmerie à sa juste valeur, seront successivement mis en  exergue ses missions, son organisation et son statut.

     MISSIONS

     Police générale
    Les missions confiées à la Garde Nationale Républicaine sont étendues, multiples et s’exercent en permanence sur tout le territoire national portugais.
    Cette vocation, qui englobe les formes les plus variées d’actions au profit de la nation, est consacrée dans son décret organique sous le titre « Mission générale » et a pour objectif de :
    - garantir le maintien de l’ordre public, dans le cadre de sa responsabilité, en assurant l’exercice des droits et des libertés ;
    - maintenir et assurer la sécurité des citoyens et de la propriété publique, privée et coopérative, en prévenant ou en réprimant les actes illicites commis contre eux ;
    - être le coadjuteur des autorités judiciaires, en réalisant les actions qui lui sont ordonnées en tant qu’organe de police criminelle ;
    - veiller au respect des lois et des dispositions en général, notamment celles liées à l’ensemble des voies de communication terrestres et aux transports routiers ;
    - combattre les infractions fiscales, particulièrement celles prévues dans la loi douanière ;
    - collaborer avec les autres entités au niveau du contrôle de l’entrée et de la sortie des étrangers sur le territoire national ;
    - aider et protéger les citoyens ;
    - défendre et préserver les biens qui se trouvent menacés par un danger dû à des causes provenant de l’action humaine ou de la nature ;
    - collaborer aux prestations d’honneur de l’Etat ;
    - participer à l’exécution de la politique de défense nationale.
    Police criminelle
    En tant qu’organe de police criminelle, la Garde a pour compétences de :
    - recueillir les informations sur les crimes et délits et prévenir, lorsque cela est possible, leurs  conséquences ;
    - découvrir les auteurs et mener à bien les actes nécessaires destinés à l’établissement des preuves ;
    - pratiquer les mesures de prévention et de police, en veillant à l’identification des suspects, en effectuant des recherches et des fouilles et en procédant à des arrestations.
    Police administrative
    La GNR exerce un ensemble d’activités visant à garantir l’ordre, la sécurité et la tranquillité publiques, en protégeant les personnes et les biens, en prévenant la criminalité, en contribuant à assurer le fonctionnement normal et le respect des institutions du pays et en garantissant l’exercice régulier des droits et libertés fondamentaux des citoyens.
    Dans le cadre de cette police, peuvent être distingués les domaines de mission ci-après :
    • sécurité et ordre publics,
    • régulation de la circulation routière,
    • police fiscale,
    • protection de la nature,
    • assistance et secours,
    • présentation des honneurs,
    • missions militaires, accomplies sous l’encadrement des forces armées ou de façon autonome.

     ORGANISATION

     La Garde Nationale Républicaine comprend :
    • le commandement général,
    • les services,

     Le commandement général

     C’est un commandement de type divisionnaire, indépendant et opérationnel en permanence. Il effectue des études et des analyses de la situation et a en charge le planning opérationnel, ainsi que la formulation de toute proposition relative aux normes régissant l’administration ou la gestion  des ressources humaines, animales, matérielles et financières.
    L’Etat-major coordinateur est directement subordonné au chef d’Etat-major et est constitué des directions suivantes :
    - personnel,
    - informations et contreinformations,
    - organisation, opérations et instruction,
    - logistique,
    - information interne et relations publiques.

    L’Etat-Major technique est constitué, quant à lui, des directions des services ci-après :
    - service de la justice,
    - service des transmissions,
    - service vétérinaire,
    - service des finances,
    - service d’intendance,
    - service du matériel,
    - service d’assistance maladie,
    - service informatique,
    - service assistance religieuse.
    Le Commandement général est assuré par un Général de l’Armée nommé conjointement par les ministres de l’Intérieur et de la Défense nationale, de concert avec le conseil des chefs d’Etat-major. Il est secondé par un officier général. Traditionnellement, l’un de ces officiers généraux vient de l’infanterie, l’autre de la cavalerie.

     Les services

     La GNR dispose d’un grand nombre de services qui soutiennent techniquement le commandement de l’Etatmajor, étant donné que la prévision des besoins des troupes est de son ressort.
    Les services existent au sein de la Garde, sous forme d’organes de direction et d’unités d’exécution. Ces organes de direction sont constitués par les directions des services formant l’Etat-major technique qui disposent d’unités d’exécution dans le cadre de l’appui logistique.

     Les différents services sont les suivants :
    • centre clinique,
    • compagnie des transmissions,
    • compagnie de l’intendance,
    • groupement de support de services, qui intègre un groupe de manutention et de dépôt et une Compagnie des transports.
    Le commandant général dispose aussi d’un certain nombre d’organes à caractère consultatif,  chargés de la réalisation d’études en matière statutaire ou autres, que le commandant général leur soumet pour appréciation.
    Ces organes sont les suivants :
    • l’inspection générale
    • la consultation et la collégialité, dont font partie le Conseil supérieur de la Garde Nationale Républicaine, le cabinet technique judiciaire, le Comité supérieur pour la santé et la Commission  pour les affaires équestres.

     Les troupes

     Ce sont des unités pourvues de moyens propres, dont le Commandement général dispose pour l’accomplissement de la mission attribuée à la GNR.
    Ces unités sont classées en ce qui concerne leur emploi et leur vocation en :
    • unités territoriales,
    • unités de réserve,
    • unités spéciales,
    • unités d’instruction.
    Les unités territoriales
    Ce sont des unités mixtes de l’Infanterie et de la Cavalerie qui accomplissent la mission générale de la GNR dans les différentes zones d’action des brigades territoriales.
    Elles s’articulent en groupes, détachements et postes.
    Les brigades territoriales s’énumèrent comme suit :
    - une brigade territoriale dont le commandement est à Lisbonne et dont la zone d’action englobe les districts de Lisbonne, Santarém, Leiria et Stubal ;
    - une brigade territoriale dont le cheflieu est à Evora, compétente sur les districts d’Evora, Faro, Beja et Portalegre.
    - une brigade territoriale sise à Porto, accomplissant des missions en tant qu’unité territoriale et de réserve. Elle dispose de 5 groupes ayant des missions distinctes, couvrant les districts de Porto, Braga, Viana, do Castelo, vila Real et Brangança. Elle dispose, en outre, d’une compagnie d’infanterie et d’escadrons de cavalerie, moto et blindé.
    - une brigade territoriale dont le commandement se trouve à Coimbra, qui dispose de groupes répartis sur les districts de Viseu, Aveiro, Coimbra, Guarda et Castelo Branco.

    Les groupes territoriaux : constituant un secteur opérationnel et administratif, ils sont commandés par un officier dont le grade est celui de major et intègrent un nombre variable de détachements et de postes.
    Les détachements territoriaux : composés d’un nombre variable de postes, ils constituent un secteur éminemment opérationnel et sont commandés par un Capitaine.
    Les postes : étant les plus petites unités organiques, ils ont la responsabilité presque exclusive de la police générale attribuée à la Garde.

     Les unités de réserve
    Unités d’intervention à base de régiments d’infanterie et de cavalerie, elles peuvent agir sur toute l’étendue du territoire portugais, sous les ordres du Commandement général. Elles exécutent des services de garnison, honorifiques et de représentation. Elles sont commandées par un colonel.
    Le régiment d’infanterie est articulé en un bataillon opérationnel, des compagnies, des pelotons et  des sections. Celui de la cavalerie est subdivisé en groupes d’escadrons, de pelotons, de sections et de postes.
    Les unités spéciales
    Les brigades de la route sont responsables en priorité de la sécurité routière, à travers l’application des dispositions légales et réglementaires sur la circulation terrestre, les transports routiers et  l’assistance aux usagers de la route. Pour leur part, les brigades fiscales sont responsables de la prévention, la découverte et la répression des infractions fiscales.
    Les unités d’instruction
    Elles sont chargées de la formation morale, culturelle, physique, militaire et technico-professionnelle des officiers, des sergents et des militaires de la Garde, ainsi que de l’actualisation et de la  valorisation de leurs connaissances.

     LE STATUT DU PERSONNEL

     Le recrutement

     La Garde Nationale Républicaine recrute les nationaux des deux sexes en tant que militaires, mais également des personnels civils soumis au régime général du personnel de l'administration. Le personnel militaire de la GNR se répartit en trois catégories :
    - les hommes de troupe (environ 23.000), qui comprennent les soldats, les brigadiers et les brigadiers-chefs ;
    - les sous-officiers : plus de 2.000 ;
    - les officiers : environ 1.000.
    Le recrutement externe des trois catégories de gendarmes s'effectue selon différents niveaux, mais englobe toujours des épreuves culturelles et physiques, ainsi qu'un examen médical et  psychotechnique.
    Le statut des militaires fixe le niveau scolaire requis à la neuvième année scolaire pour les hommes de troupe, la licence pour les officiers et un niveau intermédiaire pour les sous-officiers.

     L'avancement

     Le statut des militaires de la Garde Nationale Républicaine prévoit que ces derniers ont « le droit de progresser dans la carrière », notamment en fonction de leurs compétences professionnelles,  ainsi que de leur temps de service.

     La protection sociale

     Afin d’assurer le support des éléments de la Garde et de leurs familles, des services sociaux ont été créés par décret loi n°42.793 du 31 décembre 1959. Ces services assurent un suivi social pour  tous les militaires de la GNR.
    Pour le logement, seuls certains membres sont logés par l'Etat. Il s'agit du Commandant général, de  son second, de l'Inspecteur général, du chef d'Etat-major de la Garde Nationale Républicaine, des commandants de brigade, de régiment, de bataillon, de groupe, de détachement, de  sous détachement et de poste.
    De part son statut militaire, son organisation, ses moyens humains et matériels et sa présence sur tout le territoire national, la Garde Nationale Républicaine a acquis ses lettres de noblesse en étant  toujours aux côtés des citoyens et en luttant efficacement contre la criminalité en tout genre. Membre fondateur de la FIEP, la Garde Nationale Républicaine développe constamment des coopérations policières privilégiées avec les huit membres de cette organisation, mais également avec les pays de l’Union Européenne et beaucoup d’autres à travers le monde et ce, pour faire face aux nouvelles formes de menace.

    « Qu'est-ce que la Force de Gendarmerie Européenne (FGE)?La Gendarmerie Luxembourgeoise (Police grand-Ducale) »