• Action de la Gendarmerie Royale en matière de gestion des risques naturels

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    La gestion des risques naturels est une opération complexe qui nécessite une vision globale, implique une action multisectorielle et appelle surtout la contribution de plusieurs acteurs.
    La Gendarmerie Royale, par son caractère de force publique et son déploiement sur l’ensemble du territoire national, fait partie des organes d’exécution, chargés d’assurer l’application de la politique tracée dans ce domaine ; chacun de ces départements intervient dans le cadre des missions qui lui sont dévolues.
    A ce titre, les actions entreprises par la Gendarmerie Royale dans la gestion des risques naturels ne sont qu’une forme particulière de sa contribution à l’exercice de la police
    administrative.

    En appliquant les mesures préventives édictées par les autorités administratives, la gendarmerie royale participe à l’action préventive menée en matière de gestion des risques naturels.
    Cependant, ces mesures ne peuvent permettre d’éviter complètement l’avènement de la catastrophe naturelle.
    Aussi, une fois l’événement calamiteux survenu, la gendarmerie royale doit répondre à trois missions principales :

    Mission d’alerte et de renseignement
    Devant l’état de crise, imposant d’agir dans les temps les plus courts possibles, la gendarmerie royale doit avant tout avertir les autorités administratives, judiciaires et militaires et alerter les organismes de sécurité. La diffusion de cette alerte revêt une grande importance dans la mesure où elle va déclencher l’arrivée des moyens appropriés et la mise en oeuvre des plans de secours.
    En outre, cette institution participe à l’information des populations soumises à la crise qui ont un besoin impérieux d’informations et de consignes. Celles ci devront permettre à chacun de se prendre en charge, au mieux, dans le cadre de l’organisation générale.

    Mission de maintien de l’ordre
    Quelle que soit la catastrophe naturelle, la gendarmerie royale veille au maintien de l’ordre dans la zone sinistrée par la mise en place de deux services :
    • Un service de régulation de la circulation qui va, d’un coté, permettre la liberté de mouvement des équipes de secours et de sauvetage et l’orientation des survivants indemnes vers les centres d’accueil.
    De l’autre coté, il va guider et faciliter l’acheminement des aides humanitaires.
    • Un service de protection du polygone de sécurité afin d’interdire aux curieux, pouvant gêner les secours, l’accès au lieu du sinistre et prévenir les vols et les troubles à l’ordre public.

    Mission de secours et de protection
    Se trouvant parmi les premiers sur les lieux sinistrés, le personnel de la Gendarmerie Royale doit secourir les blessés et les personnes en péril et veiller à la protection de leurs biens.
    • Le secours aux blessés : les éléments de la gendarmerie royale doivent donner les premiers secours en attendant l’arrivée des spécialistes, veiller au transport des blessés graves vers les établissements hospitaliers et renseigner efficacement les organismes de secours sur les endroits où se trouvent des personnes blessées.
    • Le secours aux personnes en péril : cette mission comprend essentiellement la recherche des personnes en péril et leur évacuation vers des zones sécurisées dans les meilleurs délais, en mettant à contribution les équipes cynophiles et les moyens aériens.
    • La protection : la Gendarmerie Royale doit mettre en place un dispositif lui permettant de lutter contre le vol, le pillage ou le détournement dans la zone sinistrée, les  centres d’accueil, les camps d’hébergement et les dépôts des aides humanitaires.
    En plus de l’accomplissement de ces missions traditionnelles, cette institution a été également omniprésente sur de nombreux fronts :
    • Partie prenante dans le plan général d’organisation des secours ( plan ORSEC). Ce document administratif, mis à la disposition du gouverneur, détermine la ligne de conduite à tenir dans l’organisation des secours aux populations en cas de catastrophe et la mission des six services qui en constituent l’ossature.
    • Acteur dans des plans spécifiques, dénommés "plans annexes ", qui sont destinés à faire face à un seul risque naturel, présentant une dominante spécifique ou d’une nature particulière : plan de secours en cas d’inondation (SINON), plan de secours en cas de tremblement de terre (SEISME).
    • Contribution à l’élaboration de la réglementation relative à la gestion des risques naturels, en particulier les divers plans nationaux de secours.
    • Participation avec les organes concernés à des manoeuvres combinées et à des simulations sur le terrain (opération SIMULEX 2000).
    Consciente de l’importance de son rôle dans la chaîne de gestion des risques naturels, la Gendarmerie Royale a investi davantage dans la formation de son personnel et l’acquisition de moyens appropriés (moyens de transport et de liaison, réseaux de liaison fixes et mobiles, moyens aériens, matériel nautique), lui permettant de faire face, d’une manière efficiente à toutes les calamités naturelles quelle que soit leur nature.
    Par ailleurs, appelée à intervenir dès les premiers moments de la crise, la Gendarmerie Royale a élaboré une méthodologie de travail uniforme sur tout le territoire du Royaume et assimilée par l’ensemble de son personnel. Il s’agit du plan d’action de la Gendarmerie Royale (PAGR), établi au niveau de chaque région et qui constitue un ensemble de règles et de mécanismes à déclencher pour obtenir une action coordonnée et efficace à tous les échelons de la hiérarchie. Conçu sous forme de dossier, ce plan fixe à l’avance l’ordre chronologique des autorités à prévenir, les mesures à prendre et le schéma directeur du dispositif de sécurité et de maintien de l’ordre à mettre en place.
    Cette organisation, conjuguée aux moyens humains et matériels adéquats, ont permis à cette institution, chaque fois que notre pays est frappé par un désastre naturel, de s’acquitter efficacement des tâches qui lui sont confiées. Ce fut le cas lors du séisme d’Al Hoceima du 24 février 2004 où l’action de la Gendarmerie Royale a été jugée, par les observateurs de tout bord, comme étant satisfaisante.
    En effet, suite à ce désastre naturel, la gendarmerie royale a mené, parmi tant d’autres, les missions suivantes :
    • Secours aux sinistrés :
    Les éléments de la gendarmerie royale, aidés par leurs équipes cynophiles, ont contribué aux premières opérations de sauvetage des sinistrés et de  sécurisation des biens. Dans le cadre de cette action, les moyens aériens de cette institution ont effectué 65 missions de recherche et 8 opérations d’évacuation sanitaire.
    Les équipes héliportées ont soigné 40 personnes.
    • Aide à la population :
    Les moyens héliportés de la gendarmerie royale ont participé efficacement à la distribution des aides humanitaires, notamment dans les zones difficilement accessibles par voie routière. Ainsi, 256 points ont été ravitaillés et 243,54 tonnes de vivres, 982 tentes, 9194 couvertures et 764 matelas ont été distribués.
    • Sécurité :
    Le personnel de la gendarmerie royale a assuré dans sa circonscription les opérations suivantes :
    - Sécurisation des points de distribution des aides humanitaires ;
    - Surveillance des dépôts et des bivouacs des populations sinistrées ;
    - Escorte des moyens de transport des aides humanitaires (près de 200 missions d’escorte) ;
    - Maintien de l’ordre dans les zones ayant connu des manifestations ou des mouvements de protestation.

     

    La source: La revue de la gendarmerie royale

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