• L'épidémie de grippe a démarré tôt et fait rage aux Etats-Unis

    WASHINGTON - L'épidémie de grippe aux Etats-Unis, qui a démarré plus tôt que la normale début décembre, fait rage dans la plupart des Etats du pays, et a provoqué la mort de 18 enfants et entraîné plus de 2.200 hospitalisations à ce jour.

    Il semble que ce soit la pire saison de grippe que nous ayons eue depuis dix ans, estime le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), rappelant qu'en revanche, la saison 2012 avait été l'une des plus bénignes.

    Celle-ci est différente. La grippe a commencé plusieurs semaines plus tôt avec un grand nombre de cas dès le début du mois de décembre, alors qu'habituellement, c'est à partir de la mi-janvier que l'on constate un fort accroissement du nombre de gens malades avant un pic fin février, explique-t-il à l'AFP.

    Ce n'est pas bon signe quand on voit une telle accélération des infections si tôt, un phénomène généralement annonciateur d'une mauvaise épidémie de grippe, ajoute le virologue.

    De plus, la souche du virus dominante cette année est H3N2, historiquement responsable d'une plus grande gravité des symptômes comparativement aux autres types de virus, souligne-t-il.

    Pour le moment, le bilan du nombre de morts ne porte que sur des enfants, ce qui s'explique par le fait que les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) sont tenus par la loi de faire état régulièrement des morts pédiatriques. Le bilan des décès chez les adultes sera connu à la fin de la saison, indique le Dr Fauci.

    On mesure l'étendue de la grippe et de ses effets dans la population en estimant le nombre de personnes qui sont allées aux urgences qui confirment les cas, explique-t-il.

    Et cette année, la proportion est assez élevée, approchant les niveaux de la grippe de la saison 2003-2004 considérée comme modérément sévère.

    Pour les quatre dernières semaines, la proportion de personnes consultant leur médecin ou se rendant à l'hôpital pour des symptômes de grippe est passé de 2,8% à 5,6%, selon les services de veille sanitaire des CDC. L'an dernier ce taux avait culminé à 2,2% et avait atteint 7,6% en 2003/2004.

    Situation critique dans certains endroits

    Tout en soulignant que la sévérité de l'épidémie n'était pas encore connue, le Dr Joe Bresee, patron du service d'épidémiologie et de prévention des maladies, pointe qu'un très grand nombre de personnes sont déjà touchées par la maladie.

    Nous recevons aussi des rapports faisant état de très fortes grippes et d'hospitalisations, ajoute-t-il.

    A ce jour, 41 Etats de l'Union et la ville de New York font part de taux élevés de personnes atteintes de la grippe. Dans certains endroits, la situation est jugée critique alors que les hôpitaux ont peine à faire face au flot des malades souffrant de la grippe.

    Le maire de Boston (Massachusetts, nord-est), Thomas Menino a déclaré l'état d'urgence médicale mercredi après que la ville ait enregistré 700 cas confirmés de grippe, dix fois plus que durant toute la saison précédente.

    A Allentown en Pennsylvanie (est), un hôpital a monté une tente à l'extérieur pour recevoir et examiner les personnes grippées.

    Certains hôpitaux débordés envoient des malades par ambulances vers d'autres centres hospitaliers.

    La bonne nouvelle c'est que le vaccin cette année correspond bien à la souche dominante, ce qui devrait conférer une protection de 60 à 65%, relève le Dr Fauci, ajoutant qu'il n'est pas trop tard pour se faire vacciner.

    Et même si on contracte la grippe en étant vacciné, les symptômes seront probablement moins sévères, fait-il valoir.


    (©AFP / 11 janvier 2013 06h32)

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