• Risque accru de diabète chez les enfants traités par radiothérapie abdominale

    Les enfants guéris d'un cancer, qui ont reçu une radiothérapie exposant leur pancréas aux radiations, voient leur risque de diabète très sensiblement augmenter à l'âge adulte, selon une étude franco-britannique publiée jeudi.

    L'étude conduite par le Dr Florent de Vathaire, directeur de recherche au centre de recherche en épidémiologie et santé des populations de l'Inserm, a été effectuée auprès de 2.520 personnes traitées par radiothérapie avant 1985 pour des cancers survenus dans leur enfance dans cinq centres en France et trois en Grande-Bretagne.

    L'étude publiée jeudi par la revue médicale britannique Lancet Oncology n'a retenu que les cancers solides et les lymphomes, traités par des radiothérapies locales, mais pas les leucémies traitées par radiothérapie corps entier.

    En se basant sur des modèles mathématiques sophistiqués, les chercheurs ont reconstruit les traitements de l'époque afin d'estimer les doses de radiation reçues par les divers organes traités.

    Ils ont découvert qu'à l'âge de 45 ans, 16% des personnes ayant reçu une dose supérieure à 10 grays (unité utilisée pour apprécier les effets des radiations) à la queue du pancréas (correspondant à une irradiation abdominale) avaient développé un diabète, contre 6,6% seulement pour l'ensemble personnes traitées par radiothérapie pour un cancer pendant leur enfance. Le taux de diabète chez les personnes non traitées s'élevait pour sa part entre 2% à 3%.

    Nous avons montré que le pancréas était un organe à risque de complications de radiothérapie, contrairement à ce qu'on pensait jusqu'alors, relève le Dr de Vathaire qui souligne que les cellules produisant l'insuline sont localisées dans la queue du pancréas.

    Parmi les cancers traités les plus susceptibles de provoquer un diabète 20 ans plus tard, l'étude mentionne le cancer du rein (néphroblastome), en raison de la proximité du rein gauche avec la queue du pancréas.

    Le délai de 20 ans correspond, selon le chercheur interrogé par l'AFP, à la plupart des pathologies survenant après irradiation, à l'exception des leucémies qui peuvent intervenir beaucoup plus rapidement.

    Il faut limiter au maximum l'irradiation du pancréas et surveiller de près les personnes traitées par radiothérapie il y a plus de 20 ans, conclut-il.

    Source: www.romandie.com

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